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sans aucun lange qui le serre, dans l’opinion que cette contrainte n’est propre qu’à le rendre tortu ou difforme. Dès le douzième ou le quinzième jour de sa naissance, la mère commence à le porter sur son dos, et ne le quitte jamais, de quelque travail qu’elle soit occupée. On voit ordinairement sortir les femmes le jour même ou le lendemain de leur délivrance. Chaque jour au matin l’enfant est lavé dans l’eau froide et frotté d’huile de palmier. Jusqu’au temps où la mère commence à le porter sur le dos, on le laisse ramper nu sur la terre, sans autre attention que celle de le nourrir.

Quelques auteurs attribuent leurs nez plats et la forme de leur ventre à cette manière de les porter, qui les expose à heurter le nez contre le dos de leur mère, lorsqu’elle se lève ou qu’elle se baisse, et qui leur fait avancer le ventre pour reculer la tête. Moore reconnaît qu’ils ne naissent point avec le nez plat et les grosses lèvres ; au contraire, il assure qu’à l’exception de la couleur, leurs idées de beauté sont les mêmes qu’en France, c’est-à-dire, qu’ils aiment de grands yeux, une petite bouche, de belles lèvres, et un nez bien proportionné. On voit des Négresses aussi bien faites et d’une taille aussi fine que les plus belles femmes de l’Europe. Elles ont la peau extrêmement douce, et communément plus d’esprit que les hommes.

Leur tendresse est excessive pour leurs en-