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la peine de lever la main pour les chasser, tandis que Jobson, piqué jusqu’au sang, était forcé de s’en défendre avec une branche d’arbre.

Ces peuples ressemblent beaucoup aux Arabes, dont la langue s’apprend dans leurs écoles, et en général ils sont plus versés dans cette langue que les Européens dans la langue latine ; ils la parlent presque tous, quoiqu’ils aient leur propre langue qui se nomme le foula.

Ils ont des chefs qui les gouvernent avec douceur ; ils vivent en société et bâtissent des villes, sans être assujettis au prince dans les terres duquel ils s’établissent. S’ils reçoivent quelque mauvais traitement de lui ou de sa nation, ils détruisent leur ville pour aller s’établir dans quelque autre lieu. La forme de leur gouvernement se soutient sans peine, parce qu’ils sont d’un caractère doux et paisible. Ils ont des notions si parfaites de justice et de bonne foi, que celui qui les blesse est regardé avec horreur de toute la nation, et ne trouve personne qui prenne parti pour lui contre le chef. Comme on n’a pas de passion dans ce pays pour la propriété des terres, et que les Foulas d’ailleurs se mêlent peu de l’agriculture, les rois leur accordent volontiers la liberté de s’établir dans leurs états. Ils ne cultivent que les environs de leurs villes ou de leurs camps, pour en tirer leurs véritables nécessités : c’est du tabac, du coton, du maïs, du riz, du millet et d’autres sortes de grains.

L’industrie et la frugalité des Foulas leur