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avaient raison, disait-il, de me croire mort, puisque j’étais passé dans un pays d’où jamais aucun Foula n’est revenu. Ses entretiens avec son ami durèrent trois ou quatre jours, sans autre interruption que celle des repas et du sommeil.

Lorsque Moore quitta l’Afrique, il laissa Job à Djôr avec le gouverneur Hull, prêts à partir tous deux pour Yanimarriou, d’où ils devaient se rendre à la forêt des Gommiers, qui est proche de Bounda. Job le chargea de plusieurs lettres pour le duc de Montague, la compagnie d’Afrique, Oglethorpe, et ses principaux bienfaiteurs. Elles étaient remplies des plus vives marques de sa reconnaissance et de son affection pour la nation anglaise.

Ses qualités naturelles étaient excellentes. Il avait le jugement solide, la mémoire facile, et beaucoup de netteté dans les idées ; il raisonnait avec beaucoup de modération et d’impartialité. Tous ses discours portaient le caractère du bon sens, de la bonne foi, et d’un amour ardent pour la vérité.

Sa pénétration se fit remarquer dans une infinité d’occasions. Il concevait sans peine le mécanisme des instrumens. Après lui avoir fait voir une pendule et une charrue, on lui en montra les pièces séparées, qu’il rejoignit lui-même sans le secours de personne.

Sa mémoire était si extraordinaire, qu’ayant