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vaisseau de la compagnie qui partait pour la rivière de Gambie.

Job aborda au fort anglais le 8 d’août. Il était recommandé particulièrement par les directeurs de la compagnie au gouverneur et aux facteurs du pays. Ils le traitèrent avec autant de respect que de civilité. L’espérance de trouver quelqu’un de ses compatriotes au comptoir de Djôr, qui n’est qu’à sept journées de Bounda, le fit partir le 23 sur le sloop la Renommée, avec Moore, qui allait prendre la direction de ce comptoir. Le 26 au soir, ils arrivèrent a Damasensa. Job, se trouvant assis sous un arbre avec les Anglais, vit passer sept ou huit Nègres de la nation de ceux qui l’avaient fait esclave à trente milles du même lieu. Quoiqu’il fût d’un caractère modéré, il eut de la peine à se contenir ; et son premier mouvement le portait à les tuer d’un sabre et de deux pistolets dont il était armé. Moore lui fit perdre cette pensée en lui représentant l’imprudence et le danger de son dessein. Ils firent approcher les Nègres pour leur adresser diverses questions, et leur demander particulièrement ce qu’était devenu le roi leur maître, qui avait jeté Job dans l’esclavage.

Ils répondirent que ce prince avait perdu la vie d’un coup de pistolet, qu’il portait ordinairement pendu au cou, et qui, étant parti par hasard, l’avait tué sur-le-champ. Il y avait beaucoup d’apparence que ce pistolet venait du capitaine Pike, et faisait partie des mar-