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barana. Dans l’intérieur du pays, ces chefs s’appellent elemanni, ou portent d’autres noms. Quoique leurs titres soient moins fastueux que ceux d’empereur ou de roi, ils ont la même autorité, et leurs sujets vivent dans la même soumission, aussi long-temps du moins qu’observant les anciens usages de cette aristocratie, ils n’entreprennent point d’innovation ; car il serait dangereux d’aspirer au pouvoir arbitraire. Le moindre châtiment qui menacerait les usurpateurs serait une honteuse déposition ou le pillage de leurs biens. Il semble que l’or du pays de Bambouk y ait combattu le despotisme, dont partout ailleurs il a été l’instrument.

Tous ces farims ou ces chefs sont indépendans l’un de l’autre ; mais leur devoir les oblige de se réunir pour la défense du pays, lorsqu’il est attaqué dans le corps ou dans les membres. Les habitans s’appellent Malinkops ; ils sont en fort grand nombre, comme on en peut juger par la multitude des villages qui sont à l’est de la rivière de Falémé. Le Sannon, le Guianon, la Mansa, et d’autres petites rivières qui se rendent dans celle de Falémé ou du Sénégal sont aussi bordées d’habitations. Les mines du pays de Bambouk ne sont pas les seules richesses. Quelques auteurs mal instruits ont représenté ce pays comme une contrée si aride, que les Nègres ne pouvaient y trouver des pailles assez grandes pour leurs habitations. La campagne, au