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toujours vert, chargé de branches et de pointes, avec de longues feuilles, mais étroites et rudes. Il porte, une petite fleur en forme de vase, dans laquelle il y a des filets de la même couleur, qui environnent le pistil et un ovaire renfermant la semence ; le fruit est d’abord vert ; mais, en mûrissant, il prend une couleur de feuille morte. La semence ou la petite graine dont il est rempli est dure et blanchâtre. On trouve entre le Sénégal et le fort d’Arguin, trois forêts où il y a quantité de ces arbres ; la première se nomme Sahel, la seconde et la plus grande, El-Hiebar, et la troisième, Alfatak ; elles sont à peu près à la même distance, c’est-à-dire à trente lieues du désert, qui est aussi à trente lieues du fort Saint-Louis, et toutes trois elles sont entre elles à dix lieues l’une de l’autre. De Sahel au comptoir de Portendic on compte soixante lieues, et quatre-vingts jusqu’à la baie d’Arguin.

La récolte de la gomme se fait deux fois chaque année ; mais la plus considérable est celle du mois de décembre, où l’on prétend qu’elle est plus nette et plus sèche : celle de mars est plus gluante, avec moins de transparence. La raison en est sensible ; c’est qu’au mois de décembre, elle se recueille après les pluies, lorsque l’arbre est rempli d’une sève que la chaleur du soleil vient épaissir et perfectionner, sans lui donner trop de dureté. Depuis cette saison jusqu’au mois de mars, la chaleur devenant excessive, et séchant l’écorce