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XXXIII
Préface.

autrement que Marsin. Il étoit d’avis qu’il falloit négocier et sans perdre de temps ; mais il soutenoit que le traité devoit être général, qu’il devoit embrasser tous les intérêts, ceux des princes, ceux de la ville et de la province, enfin ceux de tous les officiers engagés dans la guerre. Marsin, au contraire, se seroit contenté de faire bonnes les conditions du prince de Condé et les siennes. Madame de La Guette n’a pas un mot qui soit contraire à ce témoignage de Balthazar. Ses Mémoires ont été publiés en 1681. L’Histoire de la guerre de Guyenne n’a paru que trois ans après, en 1684. Elle ne peut donc pas avoir été la source où l’auteur des Mémoires a puisé.

Ce ne sont pas au reste les seules preuves que nous ayons de sa véracité. M. de Montmerqué fait remarquer dans son édition des Lettres de madame de Sévigné que le séjour de l’illustre marquise à Sussy pendant sa belle jeunesse n’est indiqué que dans une lettre du 22 juillet 1676. Assurément il ne connoissoit pas les Mémoires de madame de La Guette, ou il ne se souvenoit pas d’y avoir lu ce passage : « Madame de Coulanges avoit auprès d’elle mademoiselle de Chantal, qui étoit une beauté à attirer tous les cœurs. Elle a été depuis madame la marquise de Sévigné, que tout le monde connoît par le brillant de son esprit et par son enjouement. C’est une dame qui n’a point de plus grand plaisir