vements auxquels elle prend part aient un intérêt plus élevé et plus large, quoique le théâtre de son action s’agrandisse, sa parole reste toujours aussi sobre. Elle ne va jamais au delà de ce que madame de La Guette a fait, de ce qu’elle a vu ou su directement. Nous affirmons qu’un romancier n’auroit pas eu la même retenue. Il auroit sans aucun doute conçu autrement l’idée des Mémoires ; et se fût-il placé au même point de vue, il n’auroit à coup sûr pas exécuté son plan avec la même sobriété.
Le piège tendu aux défiances inquiètes du duc de Lorraine, le voyage diplomatique de Bordeaux, sont au nombre de « ces faits d’une certaine importance » dont M. Leber parle comme ne se trouvant pas dans les autres relations. Sur le premier, en effet, nous n’avons que le témoignage de madame de La Guette ; mais il y a dans les Mémoires de Chavagnac un passage qui le confirme d’une manière indirecte. Voici comment : après son duel avec le duc de Nemours, son beau-frère, le duc de Beaufort avoit disparu de Paris. On ne le voyoit plus. Qu’étoit-il devenu ? Les pamphlétaires de la Fronde, qui faisoient métier de ne rien ignorer, pretendoient le savoir. Les uns le disoient chez les Chartreux, les autres chez les Capucins de la rue Saint-Honoré. L’auteur des Motifs de la retraite