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VIII
Préface.

thèque de la ville de Rouen. Il l’apprécioit fort bien, puisqu’il lui a consacré une note de quelque étendue où il dit : « Livre rare… Les détails qu’il renferme sur les troubles de la Fronde, sont de nature à piquer la curiosité, et l’on y remarque même des faits d’une certaine importance qu’on ne trouve point dans d’autres relations. » Cependant il savoit si peu ce qu’étoit madame de La Guette, qu’il doutoit même qu’elle eût jamais existé. « On ne la connoît guère que par son livre, ajoute-t-il ; et il est assez intéressant pour mériter d’être soumis à quelque vérification. Qui sait si le manteau de madame de La Guette ne couvre pas le pourpoint d’un de Courtilz ? » Nous ne devinons pas ce que M. Leber a entendu quand il a dit qu’on ne connoissoit guère madame de La Guette que par son livre. Nous n’avons rencontré, pour nous, ni un seul ouvrage, imprimé ou manuscrit, où nous ayons pu recueillir sur elle le moindre renseignement[1], ni une seule personne qui ne se soit franchement avouée dans l’impuissance de nous en donner. Le fait est, croyons-nous, qu’on n’a eu jusqu’à présent sur madame de La Guette que ses Mémoires ; et c’est la raison que le savant bibliographe peut

  1. M. Paul de Musset a publié dans la Revue des Deux Mondes, numéro du 15 avril 1841, un article intitulé : Madame de La Guette ; mais ce récit très-vif, très-gai, très-spirituel n’est qu’une œuvre de fantaisie.