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Le Bouif errant

ment le mal de mer. Holà ! Arrêtez ! Je suis malade… Je suis malade ! Arrêtez ! Assez !

Mais personne ne s’occupait de lui.

En colère, Bicard s’agita, se retourna, tapant des pieds et des mains contre la paroi transparente. Le résultat fut déplorable.

Car le cylindre de mica se mit à décrire des courbes de plus en plus tumultueuses, projetant son contenu contre les cloisons et le meurtrissant beaucoup.

— Idiots ! hurlait Bicard. On ne traite pas ainsi les gens ! C’est contraire à l’humanité ! Au secours ! Au secours !

Il se démenait dans sa gangue avec une telle frénésie qu’une catastrophe se produisit.

Car le docteur Cagliari n’avait pas prévu que le patient se livrerait à de tels soubresauts. L’appareil était fait pour contenir un corps inerte. Or Bicard se tortillait dans son enveloppe comme un diable dans un bénitier. Si bien qu’une des extrémités du cylindre céda brusquement et le projeta sur le sol, où il tomba avec fracas au milieu des morceaux du bocal.

Heureusement, le ronflement du moteur, qui produisait le mélange gazeux destiné au desséchement de la momie vivante, empêcha le bruit de la chute d’être entendu. Bicard put donc se relever et s’orienter à son aise.

La pièce où il se trouvait était étroite comme un cul de basse-fosse. On n’y trouvait ni fenêtres, ni meubles.

Une lourde porte massive, en acier, encastrée dans la muraille, semblait fermer toute issue.