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Le Bouif errant

que étranglé. Les blessures de Flic avaient occasionné au malheureux une sorte de paralysie de la de langue. Il n’avait pas succombé, mais il avait perdu l’usage de la parole. Comme cette infirmité le rendait impropre à toute lutte électorale, le chef des conspirateurs officiels avait abdiqué tous ses droits en faveur de la Princesse Mitzi.

— Voilà un dénouement politique bien imprévu, conclut le Bouif. Si les chiens se mettent à résoudre les questions d’État, ça fera bien du tort aux diplomates.

— Rien ne viendra donc troubler le couronnement de Votre Majesté et le mariage de Vos Altesses, fit le Ministre. Dois-je télégraphier à Sélakçastyr que vous acceptez les propositions du Grand Conseil ?

Sava regarda Mitzi.

La jeune fille était très émue. Ses yeux se portèrent sur Bicard.

— Mitzi, fit le Bouif très doucement, dans l’île déserte, lorsque Ladislas vous a apporté ses fleurs, vous n’avez pas hésité…

— Qu’ai-je donc fait ? balbutia la jeune fille, Je ne sais pas ?

— Moi je sais, murmura le Bouif. J’étais là.

— Tu étais là, Alfred ?

— Oui, Ladislas, et j’ai vu tout de suite de quoi il s’agissait. La princesse Mitzi et toi vous êtes deux as de cinéma qui attendez que nous tournions le dos afin de pouvoir clôturer le film.

— Comment ?

— Vous le savez bien, fit Bicard, embrassez la Reine… Prince Consort !…