Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
Le Bouif errant

— Hein ? fit Bicard, fort vexé. Truqué le cachot de la mort lente ? Truqué l’abbé Farina ?

— Tous les journaux de Sélakçastyr ont fait sur vous des gorges chaudes le lendemain de votre départ.

— Mais Kolophaneski ? demanda Sava.

— Kolophaneski n’existe plus, Altesse.

— Mort ?

— Non, muet. Ce qui revient au même pour un homme dont la parole faisait la seule force. Kolophaneski est devenu inoffensif.

— Monsieur le Ministre, fit Mitzi, nous ignorions fous ces détails. Comment cela est-il donc arrivé ?

Le Ministre était fort au courant des événements de Carinthie.

La nuit même où les fugitifs s’étaient enfuis en ballon, le chef de la L. C. D. E. L. P. avait voulu profiter de l’orage pour tenter l’enlèvement de la princesse de Kummelsdorf. La chambre de Mitzi, truquée, depuis longtemps, à l’insu de la jeune fille, devait permettre aux conjurés de s’emparer d’elle par le même procédé que celui dont il s’était servi pour Bicard.

Mais, lorsque Kolophaneski s’était approché du lit, où il croyait trouver la princesse, un chien énorme lui avait sauté à la gorge.

— Flic… cria Mitzi. Oh ! la brave bête !

Malgré les efforts des acolytes au chef de la Main-Noire, le chien avait mis Kolophaneski en fort piteux état, Ses aboiements furieux avaient attiré le Police. On avait cueilli les principaux meneurs de la Révolution et ramassé leur chef pres-