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Le Bouif errant

légitime royale, pour le bonheur de ses fidèles sujets. »

— Bravo ! clama, dans le fond du Cabinet ministériel, un organe un peu enroué. Ça finit, comme au Cinéma, par une Union Photogénique. Je pense que Ladislas ne va pas faire le serin et acceptera, sans façons, une petite main qu’il a baisée assez souvent pour se rendre compte de la qualité de sa propilliétaire.

— Ah ! c’est vous Bicard ? fit le Ministre.

— Moi-même personnellement, Excellence. Je vous reconnais aussi également, car nous nous sommes déjà vus à une époque où je n’étais pas encore entré dans la Monarchie, et où je me contentais d’être Bistro à la Chambre des Députés, dont vous étiez ainsi que moi un des principaux ornements.

— Merci, Bicard, fit en riant le Ministre des Affaires étrangères. Je vois, avec plaisir, qu’un non-lieu a été rendu en votre faveur ?

— Mon innocence a été reconnue malgré les efforts de mon associé. Je suis néanmoins une victime de la Propagande révolutionnaire, et je tiens à prier mes amis de surveiller la destruction systématique de Kolophaneski, le Chef de la Main-Noire, qui m’a si bien mis en boîte.

— Bicard, ce redoutable conspirateur est cependant un humoriste. Vous l’aviez mystifié, en usurpant la place du vrai Roi ; il vous a rendu la pareille en vous offrant une fortune chimérique, et en vous faisant passer par toutes les terreurs d’une prison truquée.