Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
Le Bouif errant

et qu’il attribua à la situation géographique du point de chute au ballon, qui à son avis avait eu lieu sous les Tropiques.

Comme un ballon que l’ouragan entraîne parcourt des étendues considérables, dans un espace de temps fort court, Sava ne discuta pas trop la conclusion de Bicard.

Cependant, l’aspect général du sol et de la végétation environnante ne dénotait pas un climat équatorial.

Le Bouif s’entêta néanmoins.

Selon lui, Ils étaient en Océanie ou au beau milieu de l’Atlantique. Il avait lu dans un livre de sa fille Charlotte la description de l’île déserte de Robinson Crusoé. Or rien n’y manquait, c’était bien ça.

Sava eut beau lui faire observer que toutes les îles sont généralement entourées d’eau, le Bouif, qui savait par cœur des passages entiers de Robinson, finit par impressionner Mitzi, et même Sava, tellement il parlait avec autorité.

Il ne s’inquiétait nullement de l’avenir. Il avait réussi à sauver la sacoche et les millions de la Main Noire. Cela le rendait très philosophe.

— Avec cela, le premier paquebot qui passera à portée de nous nous ramènera à Paname.

— S’il en passe ?

— Il passe toujours des navires devant les îles désertes. On leur fait signe avec un grand feu allumé sur un promontoire, rocheux, ou avec un drapeau au bout d’un mât ; ou bien encore en courant au bord de la mer et en agitant les bras.

— J’aimerais mieux le téléphone, fit Sava.