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Le Bouif errant

— Pardon, fit tout à coup Bicard, indiquez-nous donc la manœuvre.

— Je l’ignore, fit l’officier. Ça monte, ou ça descend, avec les hommes dans le panier. Moi je reste à terre, pour commander… Oh ! prenez garde, la bourrasque…

— Lâchez tout ! commanda Sava.

— Arrêtez !… clama, au loin, la voix furieuse de Bossouzof.

— Trop tard, gouailla Bicard. Tu peux rester sur l’gazon, nous, nous avons pris l’ascenseur.

Les cavaliers, le Grand Chambellan, Bossouzof, Cagliari et ses deux aides arrivaient, furieux et essoufflés.

Ils avaient perdu beaucoup de temps à contourner la clôture du parc.

— Les voici… Tirez sur le ballon. Ils s’évadent, hurla Cagliari en fureur.

— Les fugitifs, dit l’officier, je suis volé j’aurais dû demander un million, et je les prenais pour des touristes.

Il montra le poing au ballon et déchargea son revolver sur lui.

Heureusement, les oscillations de la nacelle l’empêchèrent de tirer juste.

— Ils ne sont pas encore sortis du pays. Il faut les poursuivre, hurlait Cagliari. On les aura ! On les a !

— Ta gueule ! laissa poliment tomber le Roi de Carinthie, montant au ciel.

l’aérostat, saisi par l’orage, tourbillonnait sans s’élever. Les Coups de vent le rabattaient sur les cimes de la forêt.