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Le Bouif errant

rendre immédiatement à Sélakçastyr pour demander des instructions. Son Altesse peut compter sur ma diligence.

— Monsieur le sous-officier, dit Mitzi, je signalerai au Roi, mon cousin, le zèle avec lequel vous accomplissez votre service.

Elle accompagna son éloge d’un tel coup d’œil, que le chef du détachement, entièrement subjugué, partit ventre à terre, dans la direction de la ville, laissant ses hommes garder l’auto.

— Nous voici débarrassés momentanément d’un compromettant imbécile, murmura Mitzi. Fort heureusement ce bellâtre n’a pas découvert Bicard.

Le bruit d’une altercation violente vint la contredire aussitôt.

Le Bouif, n’entendant plus rien, avait soulevé un peu le couvercle de sa cachette.

Il s’était trouvé nez à nez avec le fond de culotte, doublé de cuir, du soldat assis, en sentinelle, sur une des banquettes du véhicule.

Cette vision avait étonné Bicard.

Pour se rendre compte, il avait ouvert davantage le tonneau. Mais comme son geste avait coïncidé avec un mouvement de recul de la sentinelle, cellé-ci était venue s’asseoir dans le vide, précisément sur le visage du fugitif. Ce qui avait fait tout découvrir.

Un homme qui se cache est toujours suspect. Le brigadier des Skipetars, malgré l’absence de son chef, vint personnellement interroger Bicard. Ce dernier répondit en français. Le Brigadier ne comprit rien. Alors Bicard voulut recourir à son fétiche et exhiba le signe de la Main-Noire.