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Le Bouif errant

nier. Chef, je retiens la place de Bossouzof, et les appointements de l’emploi.

On voit que la Main-noire de Carinthie était tout à fait au courant de la substitution de Bicard à Ladislas.

Mais ce que la Main-Noire ne prévoyait pas, c’était l’arrivée de Cagliari ; et ce qui allait en résulter.

Bicard, de son côté, n’avait pas perdu de temps à réfléchir dans le souterrain.

Il s’était empressé de s’enfuir au plus vite. Le vieux prisonnier avait établi un plan parfaitement exact. Il aboutissait à un corps de garde.

Le corps de garde était rempli par des geôliers de la Main-noire, qui jouaient aux cartes et juraient de façon à faire trembler les poutres du plafond.

Ces imprécations avertirent, à temps, le fugitif.

Cauteleux comme une promesse d’homme politique, Bicard s’aplatit dans le corridor et regarda.

Les geôliers étaient entièrement occupés par leur jeu ; ils semblaient ne point se soucier d’autre chose.

Leurs manteaux, accrochés au mur, attirèrent l’attention de Bicard. L’un d’eux était tombé à terre. Le Bouif s’en revêtit doucement. Puis, apercevant une paire de bottes, il se chaussa avec mille précautions ; trouva un bonnet de peau de mouton et se coiffa.

Une providence semblait avoir déposé à portée de la main du fugitif tous ces objets en vue de faciliter son évasion.

Bicard put ainsi traverser le corps de garde sans attirer l’attention.

Pas un homme ne s’occupa de lui.