Celle-ci le reçut immédiatement.
— Le Roi ? dit-elle.
— Le Roi a été enlevé cette nuit.
— Par Kolofaneski ?
— Vous le soupçonnez donc aussi ?
— Cet homme est capable de tout, murmura Mitzi. Il a cru supprimer l’obstacle, qui empêchait ses abominables projets. Le Roi disparu, il mettra le pays à feu et à sang pour se faire nommer Dictateur et me forcer, ensuite, à devenir sa femme.
— Jamais, clama Ladislas, avec une telle énergie que Mitzi leva des yeux surpris.
— Kolofaneski ne tient pas encore le Roi de Carinthie, fit le jeune homme.
Les yeux de Mitzi brillèrent de joie.
— Que voulez-vous dire, Monsieur Sava ?
— Je me nomme Ladislas, Mademoiselle. Je ne vous l’ai point avoué plus tôt, parce que…
— Parce que vous aviez compris que j’avais deviné votre secret. Mon cousin…
— Mitzi, balbutia le jeune homme.
La Princesse lui tendit la main. Elle était visiblement fort émue. Ladislas en oublia un instant Bicard et Kolofaneski. Il s’attarda à baiser la main de la jeune fille et Mitzi lui laissa tout le temps nécessaire pour reprendre, peu à peu, son sang-froid.
— Maintenant, mon cousin, il faut retrouver votre doublure.
— J’ai pensé à vous pour m’aider, petite cousine.
— Vous avez bien fait, monsieur Sava.
— Sava existe donc encore entre nous, Mitzi ?