Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
Le Bouif errant

sabre, qui le faisait trébucher à chaque pas, et exécutait, avec sa Main de Justice, un moulinet agressif.

— Le Roi !… murmura Sava, en désignant Bicard.

— Vous n’êtes donc pas… mon… cousin ? fit avec regret la jeune Princesse.

— Je ne suis que le Secrétaire particulier de Sa Majesté, mademoiselle.

— Quel dommage ! prononça involontairement Mitzi.

Sava sentit un grand orgueil l’envahir. Il regarda Bicard et l’aspect de son rival couronné ne l’inquiéta plus le moins du monde.

— Je suis constamment derrière Sa Majesté, comme une Ombre, fit-il. Je ne la quitte pas d’une semelle.

— Tant mieux, monsieur… ?

— Sava.

— Je me souviendrai de ce nom. Il est facile à retenir.

— Elle tendit, une seconde fois, sa main au jeune homme, qui la baisa, avec un respect passionné.

— Tu pourrais, peut-être, aussi me présenter, grogna le Roi de Carinthie. Tu me laisses en carafe, pour poser la Carte postale, avec la Poule. C’est pas gentil !… Ladislas !

— Imbécile !… fit vivement le jeune prince, prends garde à ce que tu dis. Tu sais bien nos conventions ?

Mitzi n’avait pas entendu. Elle exécutait la Grande Révérence de Cérémonie. Presque affalée sur le parquet, elle demeurait inclinée devant Bi-