Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
Le Bouif errant

noirs, fort éveillée, et d’une bouche fraîche, qui s’éclaira d’un rire éclatant.

— Ne vous cachez pas !… Cousin !… Je vous vois très bien, dans la glace.

Un instant, Sava eut la tentation de jeter le masque et de saisir la petite main de Mitzi pour la porter à ses lèvres.

— Je vous ai tout de suite reconnu, fit la Princesse.

— En vérité ?

— Du moins j’ai supposé, fit Mitzi en devenant un peu rose. Eh bien ? Vénéré cousin ?… N’embrasserez-vous point votre cousine ?

Les yeux de la jolie fille reflétaient tellement de bienveillance que le véritable Ladislas se sentit tout à fait conquis.

— Ma cousine, balbutia-t-il imprudemment ; je… je… suis chargé de vous présenter les excuses de Sa Majesté… qui…

Il se troublait, perdait la tête.

Le rire de Mitzi acheva de le décontenancer. Il demeura incliné respectueusement sans oser relever les yeux.

Et ce fut Mitzi, impatientée, qui approcha elle-même sa main des lèvres de son cousin.

— Mitzi !… murmura le jeune homme… Mitzi ?

— Hé la coterie ! clama une voix au fond de la pièce. Je suis là !… J’suis harnaché !… J’suis verni !

Les deux jeunes gens regardèrent. La grande glace reflétait l’image d’un Ladislas, en grand costume, le Talpack sur l’oreille. Il était attaché à un