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Tant de festins et tant de noces.
Or, un cheval eut alors différend
Avec un cerf plein de vitesse ;
Et, ne pouvant l’attraper en courant,
Il eut recours à l’homme, implora son adresse.
L’homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos,
Ne lui donna point de repos
Que le cerf ne fût pris, et n’y laissât la vie.
Et cela fait, le cheval remercie
L’homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous ;
Adieu ; je m’en retourne en mon séjour sauvage.
Non pas cela, dit l’homme ; il fait meilleur chez nous :
Je vois trop quel est votre usage.
Demeurez donc ; vous serez bien traité,
Et jusqu’au ventre en la litière.

Hélas ! que sert la bonne chère
Quand on n’a pas la liberté !