Princesse, son Astrée a pour lui trop de charmes.
Eh ! N’ai-je pas les mêmes armes ?
N'est-ce rien que mon rang auprès de Céladon ?
Vous ne connaissez pas les bergers du Lignon.
Leurs amours sont leurs dieux : l'offense la plus noire
Pour eux est l'infidélité.
Aimer fait leur félicité ;
Aimer constamment fait leur gloire.
Toutes les conquêtes d'éclat
Flattent la vanité des hommes.
Quelque constants qu'ils soient dans les lieux où nous sommes,
La beauté dans mon rang ne fit jamais d'ingrat.
Je tremble : je le vois. Quoi ! Même en ma présence
Il soupire, il se plaint aux échos d'alentour !
Il n'est plein que de son amour
Par ses chagrins, jugez de sa constance.
Scène III
Céladon, contemplez nos jardins et nos bois
Qui ne croirait que Flore y tienne son empire ?
De ces oiseaux qu'Amour inspire
Écoutez les charmantes voix.
À charmer vos ennuis en ces lieux tout conspire