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Serait-il innocent ? Me serais-je trompée ?

Soupçons dont j'ai l'âme occupée,

Dois-je donc vous bannir ?

L'ai-je à tort condamné ?

En quel trouble me met cette fuite soudaine !

Qu'as-tu fait, bergère inhumaine ?

Où s'en va cet infortuné ?

Ne le pas écouter ! Se rendre inexorable !

Ses pas précipités, ses regards pleins d'effroi,

Me font craindre pour lui ; que ne dis-tu pour toi,

Bergère misérable !

Tu ne l'as pu haïr, quand tu l'as cru coupable ;

Que sera-ce, s'il meurt en te prouvant sa foi ?

Cours, malheureuse, cours, va retarder sa fuite.

Céladon ! Céladon ! Hélas ! Il précipite

Ses pas et son cruel dessein :

Il est sourd à mes cris et je l'appelle en vain ;

Je n'en puis plus, la force et la voix, tout me quitte.


Scène VI



Troupes de druides, de pâtres, sylvains, faunes, bergers et bergères.


Un druide conduisant la cérémonie de la fête du gui de l'an neuf, à la place d'Adamas.

UN DRUIDE


Maîtres de l'Univers, dieux puissants, nos hameaux

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