Jusqu’à ce que tes soins, propices à mon cœur,
À m’être favorable accoutument sa soeur.
Je l’aime, et si tu n’as pitié de ma souffrance,
Dans deux jours il n’est plus de ragotin en France.
Pour vous servir je veux oublier mon courroux,
Et pour vous témoigner combien je suis à vous,
Je vais vous en donner la marque la plus tendre
Que d’un cœur généreux un ami puisse attendre.
De trop d’honnêteté c’est me favoriser.
Je n’en userais pas comme j’en vais user,
Si je ne vous aimais autant que je vous aime,
Et ne vous regardais comme un autre moi-même.
Je te suis obligé.
Ce que vous allez voir
Vous montrera sur moi quel est votre pouvoir.
Parle, achève, mon cher, de me combler de joie.
N’auriez-vous point sur vous dix écus de monnaie ?
Prêtez-les-moi. Parbleu ! Je suis garçon de cœur ;
Je ne les prendrais pas d’un autre.
Trop d’honneur !
Si je n’avais pour vous une ardeur singulière,
Je ne vous ferais pas une telle prière.