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Florise ;

La fête arrêtera ces princes à ma Cour : [305]

Allons en prendre soin. Daphné vient, et Clymène ;

Entrons dans la grotte prochaine.


Scène II

DAPHNE.

Ah, Clymène ! Plains-moi.

CLYMENE.

Princesse, vous pleurez ; puis-je savoir pourquoi ?

DAPHNE.

Je ne me connais plus ; ce n’est plus moi, Clymène : [310]

Ces puissants dédains, cette haine,

Ces serments contre Amour, que sont-ils devenus.

Un mortel les rend superflus.

Hélas ! il vient de me dire sa peine,

Et depuis ce moment je ne me connais plus. [315]

CLYMENE.

Un des princes, sans doute, a causé ces alarmes.

Serait-ce point Tharsis ? Je lui trouve des charmes

Contre qui je sens bien que ma sévérité

N’employerait pas toutes ses armes.

DAPHNE.

Je crois ? Si tu le veux, qu’on en est enchanté, [320]

Cependant il me cause une invincible haine ;

Contre lui dans mon âme un dieu me semble agir.

CLYMENE.

Je le connais, ce dieu : c’est Leucippe.

DAPHNE.

Ah, Clymène !

Ne me regarde point, tu me ferais rougir.

CLYMENE.