Pendant que ces Nymphes dansent, Apollon et Momus passent. C’était incontinent après la défaite du serpent Python. Toute la troupe des jeunes filles, à la vue de ces étrangers, s’enfuit, l’une d’un côté, l’autre de l’autre. Apollon et Momus demeurent.
APOLLON.
Voici Tempé, cette vallée
Dont on vante partout l’ombrage et les beautés ;
Et voilà les flots argentés
Qu’y fait couler le dieu Penée.
Plus loin vers ces sommets mon empire s’étend. [175]
N’y veux-tu pas venir, Momus ? On nous attend.
MOMUS.
Demeurons encore où nous sommes :
Ai-je pu voir en un instant
Toutes les sottises des hommes ?
Par vos puissants efforts, invincible Apollon, [180]
On ne craint plus ici les fureurs de Python.
Les habitants de ces rivages
Devenus plus heureux, n’en seront pas plus sages :
Le temps de la sottise est celui du bonheur.
APOLLON.
Mais que dis-tu de ma victoire ? [185]
MOMUS.
Elle vous a comblé d’honneur,
Et rien n’égale votre gloire.
APOLLON.