Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et par qui les rochers et les bois attirés
Tressaillaient à des traits de l’Olympe admirés,
Cela, dis-je n’est plus maintenant en usage.
On vous méprisé, et nous, et ce divin langage.
Qu’est-ce, dit-on ? des vers ; suffit, le peuple y court
Pourquoi venir chercher ces traits en notre cour ?
Sans cela l’on parvient à l’estime des hommes.


Apollon.

Vous en parlez très bien. Mais qu’entends-je ? nous sommes
Auprès de l’Hippocrène : Acante assurément
S’entretient avec elle : écoutons un moment :
C’est lui, j’entends sa voix.


Acante.

C’est lui, j’entends sa voixZéphyrs de qui l’haleine
Portait à ces Echos mes soupirs et ma peine
Je viens de vous conter son succès glorieux.
Portez en quelque chose aux oreilles des dieux.
Et toi mon bienfaiteur, Amour, par quelle offrande
Pourrai-je reconnaître une faveur si grande ?
Je te dois des plaisirs compagnons des autels,
Des plaisirs trop exquis pour de simples mortels.
O vous qui visitez quelquefois cet ombrage
Nourrissons des neuf Sœurs…


Apollon.

Nourrissons des neuf SœursSans doute il n’est pas sage :
Sachons ce qu’il veut dire. Acante !


Acante., parlant seul.

Sachons ce qu’il veut dire. AcanteAdorez-moy ;
Car si je ne suis dieu, tout au moins je suis Roy.


Erato.

Acante !


Clio.

AcanteD’aujourd’hui pensez-vous qu’il réponde ?
Quand une rêverie agréable et profonde
Occupe son esprit, on a beau lui parler.