Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/45

LIVRE PRI I ER, 4[ d6poiiilles de l’Univers s’inclinoit derant une personne d trifle parfaltement belle et qui t6moignoit fi son air une tr&s-grande jeunesse. C’est tout ce {u’on en pouvoit juger, car on ne luy vo, yoit point le.vis,a, ge ; e.t elle avolt alers la teste tournee .comme, sl eiie eus.t. voulu se d6barasser d’un hombre mfiny d Amour qm l’environnoient. L’ouvrier aveit peint le Dieu dans un grand respect tandis que les Jeux et les Ri qu’il aveit amenez/ sa suite, se moquoient de luy en cachette, ’et se falselent signe du doit que leur maistre estoit attrap6. Les bordures de cette tapisserie estolent toutes pleines d’enfans qui se ioiioient a.,vec des.m. assus des feudres et des Tridens ; et l on voyot. en beaucoRp d’endroits.pendre pour troph&es force brasselets et Rutres ornemens de femmes. Parmy cette diversit6 d’objets, rien ne plfit.tant A ta Belle que de rencontrer par tout son portrat ou bien sa statu&, ou quelque autre ourrage de cette nature. II sembloit que ce Palais lust un tem]le et Psich la D&esse/ qui il estoit consact& Mais oe peur que le roesroe obiet se presentant si souvent elle ne luy devinst ennuyeux, les F&es l’avoient diversi&, cornroe vous savez que leur imagination est feconde. Dans une chambre elle estoit representbe en Areazone ; dans une autr en Nymphe en bergere en chasseresse, en Grecque en Persane ’en mille fa( ; ons differentes et sl aKreables, que cette Belle eut la curiosilk de les prouve, un jour l’une, un autre jour l’aut. re, lus ar divertissement et par jeu, que pour en trer Paucun p avantage, sa beaut se softtenant assez d’elleroesroe. Cela se passeit toftiours avec beaucoup de satisfaction de sa part, force Ioiianges de la part des _N, ymphes, un plaisir extreme de la part du monstre, c est/ dire de son &poux, qui avolt’mille roeyens de’ la contempler sans quql se montrast. Psich se fit donc Im eratrice, simple bergire, ce qu’il luy plftt. Ce ne futPas sans que les N3mphes luy aissent._q,u : ’ ; elle estoit belle en toutes sortes d’habits : et sans.qu ell’ e rnesme