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LETTRE XXIV (1).

A LA MÊME.

Ecrite de ta Campagne en 1678.

Comme vous &es la meilIeure amie du monde, aussi bien que la plus agrable, et que vous prenez beaucoup de part gce qui regarde vos amis, i[est fi propos de vous nvander ce que font ceux qui ne vous ont pas suivie. Ils boivent depuis Ie marin iusqu’au soir de l’eau, du vin, de la limonade, et catira,’rafraichissemens Iegers b. qtui est priv6 de vous voir. La chaleur et votre asence nous iettent tous en d’insupportables Iangueurs. Qant 3. vous, Mademoiselle,’je n’ai pas beson que I’on me mande ce que vous faites. e le vows d c. Vous plasez depms le matra lusqu au soir, et accumulez cceurs sur cceurs. Tout sera bient6t au Roi de France et/ Mademoiselle de Chanmesla. Mais que font vos courtisans ? ca b pour ceux du Roi, je ne m’en mets pas autrement en peine. Charmez-vous l’ennui, le malheur au ]eu, toutes les autres disgraces de M. de La Fare ? et M. de Tonnerre rapporte-t-il touiours au Iogls quelque petit gain ? IIne sauroit plus en hire de grands ayres ]’acquisition de vos bonnes g, races. Tut le reste n’est qu’un urcrolt de peu d’importance, et quiconque vous a gagne ne se doit que médiocrement réjouir de toutes les autres fortunes. Mandez-moi s’il n’a point entifrement oublié le plus fidéle de ses serviteurs, et si vous croyez qu’à son retour il continuera de m’honorer de ses niches et de ses brocards.

Publiée pour la première lois en 1729, dans les Oeuvres diverses, tome it, p. 61.