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celles du voisinage. Il y eut telle fourmy qul fit ce jour-là quatre mille lieies. C’estoit un plaisir que d’en voir des hordes et des caravanes arriver ae tous les costez.

Il en vient des’climats oh commande l’Aurore,
De ceux que ceint Thetis et l’Ocean encore ;
L’lndien dtgarnit toutes ses region.s ;
Le Garamante envoye aussi ses legtons ;
IIen part du Couchant des nations entieres ;
Le Nort ny I,e Midy n’ ont plus.,de fourmilleres ; .
II semble qu on en ayt kputsl ! univers.
Les chemins en sont noirs les champs en sont couverts ;
Maint vieux chesne en fournit des cohortes hombreuses.
II n’ est arbre mang qui sous ses routes creases
Soufire qae de ce peapie il reste unseuI essain :
Tout dgloge ; et la terre en tire de son sein.
L’Ethioviaue gent arrive, et se partage.
On crld e chaque troupe un ma ! stre de I’ ouvrage.
II a l’ail sar sa bande, aucun nose faillir. .,..
On entend an bruit sourd ; le mont semble bouttar.
Dlja son tour dcroist’ ; sa hauteur diminiie.
,4 Ia soudainei I’ ordre aussi contribug.
Chacun a son employ parmy les travaillears :
L’ un separe Ie grain que l’ autre emport ailleurs.
Le monceau disparoist ainsi que pa.r machine.
Oatre tas differens reparent sa rume :
De bled, riche pres. ent qu’, l’homme ont fait les cieux ;
De miI, pour les ptgeons manger delicieux ;
De segte, au goust aigret ; d’ orge rafraischisany,
Q_ui donne aux gens du Nort la cervoise engrassante.
Telles l’on dtmolit Ies maisons quelquefo ! s.. .
La ierre est raise part ; part se met te oots ;
. OnPdoid cornroe fourmis gens autour de l’ ouvrage.
En son estre pt : ember retourne l assemblag
Lt sont des tas confus.de.marbrqs non gravex,
Et l, les ornemens qu se sont conservez.

Les fourrais s’en retournerent aussi viste qu’elles