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142 PslcH. rierecourt d’un palais.que Venus avoit fait bastit entre deux monta nes, /t m -chemin d’Amatonte et de g Y Paphos. Q9and Gythere estoit lasse des embarras des’Gour, elle se retiroit en ce lieu avec cinq ou six de ses confidentes. Lh qui flue ce soit ne l’alloit voir. Des mdisans disent tdutef)is lue quelques amis particuliers avoient la clef du jardin. Venus estoit dja arrivee quand le char parut. Les trois Satellites menerent Psich dans la chambre oh la ’Desse se rajustoit. Gette mesme crainte qui avoit fait oublier nostre Bergere la harangue clu’elle avoit fait luy en rafraischit la, memoir,B_ ! en que les grandes passions troublent I esprit il n y a reri qui rende 1oquent cornroe elles. Nostre infortune se prosterna h quatre pus de la Dessej et luy parla de la sorte : Reine des Amours et des Graces voicy cette malheureuse esclave que vous chechez.-,le ne vous’ demande pour rcompense de l’avoir livre que la permission de vous regarder. Si ce n’est point sacrilege une miserable mortelle comme je suis de jetter les yeux sur Venus et de rai~ s,o_nner,sur les.cha. rmes d’une Desse, jet, rouve que ’ aveugtement des riomines est bien rand d estimer en moy de mediocres appas, apres qu les *ostres leur out paru. Je me suis oppose inutilement h cette folie : ils re’out rendu des honneurs que i’ay refusez et que je ne meritS)is pus. Vostre ills s’est laiss6 vrvenir en ma faveur par ! e_s rapports fabuleux qu’on )uy a faits. Les destins m out donne luy sans me demander mon consentement. En tout cela i’ay failly. puisque vous me ’ugez coupable. Je devois cachet les traits cjui estoient cause de taut d’erreurs, je devois les d6figurer ; il faloit mourir, puisque vous m’aviez en aversion : je ne l’ay pas fait. Ordonnez-moy des punitions si severes que vous voudtez ie les souffrlray sans tourmute ; trop heureuse si ie vots vostre divine bouche s’ouvrir po’ur prononcer’l'arrest de ma destinge !