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9 PREFACE. ,’ay trouvd de plus grandes difficultez dans cet Ourrage qu’en aucun autre qui soit sorti de ma plume. ela surprendra sans doute ceux qui le liront. On ne s’imaginera jamais qu’une Fable contde en Pr. ose m’ait tant emport de 1oisir ; car pour le principal poinct, qui est la conduite, j’avois mon guide ; il m’estoit impossible de m’r. Apule me fournissoit Ia matiere ; il ne restoit que la forme, c’est/t dire les.paroIes : et d’amener de la Prose, quelque pomct de perfection, il ne semble pas que ce soit une chose fort mal-aisde : c’est la langue naturelie de tousles hommes. Avec cela je confesse qu’elle me couste autant ue les Vets. 0. ? si jamais elle m’a coust, c’est ans cet Ourrage. Je ne scavois ouel caractere choisir : celuy de l’Histoire st tropimple ; celuy du Roman n’est pas encore assez ornd ; et celuy du Pomme l’est plus qu’iI ne faut. Mes Personnages me demandoient quelque chose de galant ; leurs avantures, estant pleines de merveilleux en beaucoup d’endroits, me demandoient quelque