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LIVRE SECOND. IO Au riorode l’Amour le vieillard s’estoit lev& Qand la Belle cut achev de parlet, il se prosterna ; et, la traitant de. Desse, il s’alloit ietter en des excuses qui n’eussent tiny de long-temps, si Psich ne les eust d’abord prveniies, et ne luy eust command, par to’us les titres qu’il voudroit luy donner, soit de Bele, soit de Princesse, soit de Dbesse, de se remettre en sa place, et de dire son sentiment avec libertY ; mais qu.e pou.r le mieux il laissast ces qualitez qui ne faisoent men pour la consoler, et dont il estoit liberal jusques t I’excs. Le vieillard savoit trop bien vivre pour contester de cere’monies avec I’pouse de Cupidon. S’estant donc assis : . Madame, dit-il, ou vostre mary vous a communiqu6 l’immortalit ; et cela estant, ’que vous servira de vouloir mourir ? ou vous estes encore suiette ’g'la Ioy commune. Or, cette Ioy veut deux choses : . l’une, veritablement que nous mourions ; l’autre, que nous taschions de conserver nostre vie le plus tong-temps qu’il nous est possible. Nous naissons egalement pour l’un et pour I’autre ; et l’on peut dire que I’homme a en mesme temps deux mouvemens opposez : il 6ourt incessamment vets la mort ; il la fuit aussi incessamment. De violet cet instinct, c’est ce qui n’est pas permis. Les animaux ne le font ? as. Y a-t-il rien de plus malheureux qu’un oiseau qm, ayant eu pour demeure une forest agreable et route la campagne des airs, se void renferm dans une cage d’un pied d’espace ? cependant il ne se donn.e. pas.la mort ; il chante, au contraire, et tasche se dverttr. Les hommes ne sont pas si sages : ils se desespererit. Regardez combien de crimes un seul crime leur fait commettre. Premieremerit vous dtruisez I’ouvrage du Ciel, et pluscet ourrage est beau, plus le crime doit estre grand ; iugez donc.q, uelle seroi’t vostre faute. En second lieu, vous vous defiez de la providence, ce qui est un autre crime. Pouvez-vous rpondre de ce qui vous arrivera ? Pcut-est[e l.e.Ciel vgus reserve-t-il un b0nsheur plus