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Renoncez à l’état sauvage
Qui blesse tant ma qualité.
Oubliez Paul, mère et ménage ;
Qu’ils restent dans l’obscurité.
— Votre nièce à l’île de France
Ira revoir si doux objets ;
Car de son ame et souvenance,
Las ! ils ne sortiront jamais.

La vieille tante est irritée,
Et fait serment, dans sa fureur,
Qu’elle sera deshéritée,
Si Paul n’est banni de son cœur.
Pour mettre à profit son absence,
Chaque lettre reste en ses mains ;
Mère et fille dans l’ignorance
Déplorent deux ans leurs destins.