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promener seul, et qui avait déjà fait deux ou trois fois le tour du jardin, m’appela de toutes ses forces ; il me donna à peine le tems de m’habiller. Viens donc, me disait-il, j’ai cueilli deux jolis bouquets de violettes pour notre bonne tante ; je t’attends pour les lui porter : tu dors, tandis que j’ai déjà ramassé toute la rosée des gazons. Il ne mentait pas, il était mouillé jusqu’à la ceinture ; je voulais absolument qu’il changeât d’habit, mais il prétendit qu’il était devenu paysan, et qu’il ne pouvait faire trois ou quatre toilettes par jour. Il me fit parcourir, en moins de rien, notre jardin, qui réunissait parfaitement l’utile et l’agréable.

Mon frère s’était déjà pourvu de tous les outils de jardinage qu’il croyait lui être nécessaires. Il avait envoyé une des filles acheter des