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avions passé, il nous avait été impossible de nous procurer du pain.

Nous fûmes logés chez une vieille dévote, qui s’en prenait à tous les militaires de ce qu’on ne disait plus la messe ; à peine avait-elle daigné nous donner un lit pour deux, composé d’un mauvais matelas et d’une paillasse, où toutes les souris de la maison avaient établi leur domicile ; un drap très-petit et sale, une chaise de bois et une mauvaise table, composait tout notre mobilier. Nous étions soldats, et nous ne pouvions exiger, comme les officiers, qu’on nous couchât seuls. Lavalé était désolé ; je pris mon parti plus vite que lui. Notre hôtesse ne nous avait point donné de lumière ; nous allâmes en acheter ; elle fit beaucoup de difficultés pour nous prêter un flambeau : elle prétendait que tous les soldats qu’elle avait eu le mal-