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tions, n’avait cessé de me représenter que, si je faisais mes vœux de bonne heure, je pouvais espérer d’avoir son abbaye ; que le sort d’une abbesse était digne d’envie. Je me voyais déjà fêtée, honorée, comme madame ; je commandais à l’avance à toute l’abbaye, et, en moins de vingt-quatre heures, je me trouvais déchue de mon nom, privée de ma fortune, et traitée d’égale par la fille d’un ancien secrétaire de mon père, qui, deux ans auparavant, n’aurait osé m’approcher qu’avec respect. Madame Lavalé rentra que j’étais encore accablée de ces réflexions ; elle nous fit beaucoup d’excuses de s’être absentée, me renouvella sa proposition d’aller à l’assemblée ; je l’y suivis avec ma gouvernante ; Dorothée refusa, même avec aigreur, de nous y accompagner.

Je n’avais, de ma vie, vu d’as-