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que rien n’était plus maussade ; que là, j’entendrais sans cesse des vociférations (ce mot me parut nouveau) contre des gens qu’ils devaient regretter, puisqu’ils avaient contribué à leur fortune. Son raisonnement me parut assez sensé, et j’allais me retracter de ma parole, quand ma gouvernante, qui s’aperçut de l’impression qu’elle me faisait, s’empressa de lui dire que je ne connaissais pas, même de nom, ceux contre lesquels on se déchaînait ; ainsi, que cela devait m’être fort indifférent : elle me lança en même tems un regard qui me disait : Hortense, si vous vous trahissez, vous êtes perdue.

Jamais position ne fut plus embarrassante. Je quittais un asyle où j’avais toujours été regardée avec une sorte de respect ; madame l’abbesse, qui était parente de mon père, et qui connaissait ses inten-