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logne faisaient le moindre mouvement, il fût en état de se porter où il serait nécessaire. M. de Boufflers prit d’abord avec son armée une petite place à M. le Palatin dans la Lorraine allemande, appelée Kayserslautern. Le marquis d’Huxelles, qu’on avait envoyé devant en Alsace, pour servir dans l’armée de Monseigneur, en prit une autre appelée Neustadt, et vint ensuite se rabattre sur un ouvrage à corne de Philisbourg, qui était en-deçà du Rhin, et dans le même temps M. de Monclas, qui commandait en Alsace, investit la ville de l’autre côté du Rhin. Le roi partit de Versailles pour aller à Fontainebleau, et fit publier en même temps un manifeste où il rendait raison de toute sa conduite avec l’empereur, avec le pape et avec tous ses voisins. Madame la dauphine n’y fut que trois jours après lui, parce qu’elle était très-incommodée, et depuis long-temps. Monseigneur fit son voyage en onze jours, et le fit dans sa chaise jusqu’à Sarbourg. Sa cour était composée de peu de personnes par le chemin, les officiers se rendant devant à leurs emplois, et ses courtisans n’ayant pas aussi eu le temps de faire des équipages. Le roi lui avait donné M. de Beauvilliers pour modérateur de sa jeunesse. À Sarbourg, il monta à cheval et fit une très-grande journée : il avait appris à Dieuse que l’on avait ouvert quelques boyaux devant la place ; il apprit en même temps la prise de Kayserslautern par M. de Boufflers. Il fut en trois jours de Sarbourg à Philisbourg, et eut un vilain chemin et très-long. En arrivant devant Philisbourg, quoiqu’il fût très-fatigué, il ne laissa pas d’aller voir la disposition de tout avec M. de Duras,