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Pendant ce temps-là, on se préparait à faire une campagne ; on avait fait une grande promotion d’officiers généraux, on en avait fait marcher en différents endroits : on voyait bien qu’il y aurait quelque chose avant la fin de l’année. Les courtisans étaient dans un grand embarras si le roi marcherait lui-même, ou s’il n’enverrait qu’un maréchal de France aux expéditions que l’on méditait. L’embarras était aussi grand pour eux, de quel côté l’on marcherait. Le roi avait fait dire aux Hollandais, qu’en cas que le prince d’Orange entreprît quelque chose contre l’Angleterre, il leur déclarerait la guerre. Il avait fait la même menace à M. le marquis de Castanaga, gouverneur des Pays-Bas. Beaucoup de gens trouvaient que Namur était une place absolument nécessaire au roi, et croyaient que l’on s’en saisirait. Enfin, chacun jugeait selon sa fantaisie, ou selon ses connaissances. Tout ce qui paraissait sûr, était qu’il y avait un dessein considérable. La cour devait partir pour Fontainebleau dans cinq ou six jours, quand le roi déclara qu’il ne marcherait pas ; mais qu’il envoyait Monseigneur pour prendre Philisbourg et le Palatinat, et que M. de Duras, que l’on avait déjà envoyé à son gouvernement de Franche-Comté, il y avait du temps, commanderait l’armée sous lui. Monseigneur partit trois jours après que son voyage fut déclaré, et se rendit en douze jours devant Philisbourg. M. de Boufflers avait un corps de troupes considérable en-deçà du Rhin, et le maréchal d’Humières avait marché avec un autre dans le pays de Clèves et de Luxembourg, afin que, si les troupes que Ton disait toujours qui s’assemblaient auprès de Co-