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çois, comte de la Fayette, frère de mademoiselle de la Fayette, fille d'honneur d'Anne d'Autriche, connue par ses chastes amours avec Louis XIII.

Madame de la Fayette eut, de son mari, deux fils, dont l'un suivit la carrière des armes, et l'autre embrassa l'état ecclésiastique.

Douée d'un esprit cultivé et du talent d'écrire, elle ne pouvait manquer d'avoir une estime particulière pour ceux en qui les mêmes avantages se faisaient remarquer. Des gens de lettres furent admis dans sa familiarité. La Fontaine fut de ce nombre. Il était dans sa destinée d'avoir les femmes les plus distinguées pour amies et pour bienfaitrices. Il est probable qu'il fut l'objet de la générosité délicate de madame de la Fayette. Il s'acquittait envers elle par de légers présents, et sur-tout par des vers. On en a conservé qu'il lui adressa, en lui envoyant un petit billard[1].

Ségrais, plus connu aujourd'hui des gens du monde par un seul vers de Boileau[2], que par ses églogues d'un style naturel, mais faible, Ségrais déplut à Mademoiselle, au service de laquelle il était en qualité de gentilhomme, pour avoir blâmé son projet de mariage avec Lausun. Il fut obligé de quitter la maison de cette princesse. Madame de la Fayette le reçut dans la sienne. Pendant le séjour qu'il y fit, elle composa Zayde et la Princesse de Clèves. Mais pouvait-elle s'en avouer l'auteur ? Le préjugé, qui défendait à un

  1. Œuvres diverses, tome I, page 127.
  2. Que Ségrais dans l'églogue en charme les forêts. Art Poèt., ch. IV