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1791

Votre père partit dès les premiers jours de septembre 1791, et sa résolution fut si prompte que je ne pus l’accompagner. Ce qui occasionna ce brusque départ fut qu’un gentilhomme, passant par Chantonnay pour émigrer, rencontra mon cocher et lui dit : « Votre maître est sans doute parti ? – Non, lui répondit-il, et je n’ai pas ouï dire qu’il y songeait. – Eh bien, dites-lui de ma part que je me croyais le dernier, et qu’il ne convient pas que votre maître ne se trouve pas à la réunion des gentilshommes français qui vont joindre nos princes. » Le cocher rendit compte de sa commission, et aussitôt les préparatifs de voyage furent faits, et comme votre père craignait d’arriver trop tard, il me laissa pour mettre ordre à ses affaires, et il partit le surlendemain en poste, prenant avec lui un gentilhomme peu fortuné.