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MÉMOIRES
DE MADAME LA COMTESSE
DE LA BOUTETIÈRE(1)



Vous voulez, mes chers enfants, que je vous transmette les principaux faits de notre émigration. Trop jeunes encore alors pour faire attention aux événements qui se passaient, vous suiviez vos parents, sans souci pour le présent, sans inquiétude pour votre avenir, heureux âge où les pleurs d’un instant sont aussitôt remplacés par une joie bruyante !

La foudre était suspendue sur nos têtes. Qui aurait pu croire alors que la méchanceté des hommes irait la diriger sur les vôtres ? Qu’un jour vous auriez à déplorer la perte totale de votre fortune et à gémir sur les malheurs innombrables de votre patrie ?