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Pathelin.

Par saincte Marie la belle !
Je l’ay armé et blasonné,
Si qu’il me l’a presque donné.
Je luy disoye que feu son pere
Fut si vaillant, « Ha ! fais-je, frere,
Qu’estes-vous de bon parentaige !
Vous estes, fais-je, du lignaige
D’icy entour plus à louer ! »
Mais je puisse Dieu avouer,
S’il n’est attrait d’une peautraille
La plus rebelle villenaille
Qui soit, ce croy-je, en ce royaume ;
« Ha ! fais-je, mon amy Guillaume,
Que vous ressemblez bien de chere
Et du tout à vostre bon pere ! »
Dieu sçait comment j’eschaffauldoye,
Et, à la fois, j’entrelardoye.
En parlant de sa drapperie !
« Et puis, fais-je, saincte Marie !
Comment prestoit-il doucement
Ses denrées si humblement ?
C’estes-vous, fais-je, tout craché ! »
Toutesfois, on eust arraché
Les dents du villain marsouin
Son feu pere, et du babouin