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II

Or voici : toute la nef sonore
Murmurante au bruit de ses pas
Chantait.      .      .      .      .      .      .      .
.      .      .      .      .      .      .      .      .      .



…Offre au Seigneur tes lèvres pour myrrhe
Offre ton souffle pour encens
Offre tes longs yeux d’or où se mire
L’ombre des soirs incandescents



Offre au Seigneur ta blancheur de vierge
Sous l’aurore de tes cheveux
Et tout ton corps brûlé comme un cierge
En holocauste au dieu des vœux



Agenouillée en Vierge Marie,
Avec le geste triomphant
De tendre au Sauveur de Samarie
Ton grand cœur de mère et d’enfant.


III

Le poète parle :

Ô, splendide comme une idole,
Laissant palpiter sur tes bras blonds
Tes cheveux dorés pour étole…
Levant les mains vers les vitraux longs



Retourne-toi, haute et nimbée,
Ô Vierge, Ô Mère, Ô Cœur sans amant,
Vers la faible forme courbée
Qui tremble dans l’ombre follement ;



Et, noire sur l’aube indécise,
Les pieds joints sous les plis étendus,
Telle que Saint-François-d’Assise
Montrant le Stigmate aux éperdus,



Montre au cœur pur que tu fascines
— D’horreur et d’orgueil les doigts ailés —
La trace des lèvres divines
Aux pointes de tes seins étoiles.


P. L.

Août 90