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croisade contre les albigeois.

Dorde Barasc[1], qui a prix et jeunesse, Arnaut de Montagut[2], courageux et vaillant, B. de Roquefort[3], Arnaut[4] Barasc, [9460] avec leurs belles compagnies

  1. C’était un seigneur du Quercy. En juin 1214 « Deodatus Baras » fait acte de foi et hommage envers Simon de Montfort, et l’autorise à ruiner les forteresses qu’il possède dans le Quercy, se réservant seulement celles de Beduer et de Lissac (canton de Figeac). Cet acte, analysé peu exactement par M. Molinier (Catal. n° 81), a été publié par Champollion l’aîné dans la Charte de commune en langue romane pour la ville de Gréalou, en Quercy, p. 57. Le même opuscule contient, p. 49-50, une précieuse note de M. Lacabane sur la famille des Barasc. Il y a dans les Chartes latines et françaises et en langue romane méridionale publiées pour l’École royale des Chartes, 4e et 5e fascicules, un accord, en langue vulgaire, passé en mars 1231 (anc. st.) entre Daurde, Arnal et W. Baras, tous trois frères. — Dorde ou Daurde, latinisé en Deodatus, est étymologiquement Deus-dedit, nom fréquent, surtout au Midi ; voy. Darmesteter, Formation des mots composés dans la langue française, p. 161 n. 2, Cartul. de Saint-Victor de Marseille, index, aux noms Deusde et Deusdedit, etc.
  2. Voy. p. 347, n. 2. Bernart Jordan de l’Isle avait un cousin de ce nom : voy. Vaissète III, 601.
  3. Déjà mentionné au v. 4716. Ce nom et ce surnom sont trop communs pour qu’on puisse déterminer le personnage avec certitude. En 1203 « Guilhermus Rupefortis, Geraldus Rupefortis, Bernardus Rupefortis » sont témoins à une vente faite par Bernart de Capendu au vicomte de Carcassone Raimon Rogier (Doat, CLXIX, 111). En 1219 (n. st.) « B. de Rupeforti » — celui-là identique selon toute apparence au B. de Rocafort du poème — est témoin avec Centule d’Astarac (voy. p. 443 n. 3), Arnaud de Roquefeuil et Amalvis de Pestillac, à une charte de Raimon VI (Vaissète, III, pr. 255). En 1222 (n. st.) le même « B. de Rupeforti » est, avec Ot et Espan de Lomagne (ci-dessous, v. 9483), et Pelfort de Rabastens (ci-dessus, p. 183 n.), l’un des conjurateurs du jeune comte, lorsque celui-ci, ayant recouvré Moissac, jura d’observer un certain nombre de clauses proposées par les habitants de cette ville (Vaissète, III, pr. 271).
  4. Guillem, selon la réd. en pr., leçon qui n’est pas inadmissible, car on a vu plus haut (note 1) que l’un des trois frères Barasc s’appelait Guillem, Arnal Barasc figure à côté de Daurde Barasc