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croisade contre les albigeois.

de Saintes[1] qui amène la croisade, et Guillaume des Roches, le sénéchal redouté[2], [9235] ayant à leur suite des compagnies, des troupeaux (?), des convois, ont tendu leurs pavillons et leurs tentes partout à la ronde sur le chemin battu, tandis que la flottille occupe le fleuve. Bientôt après vint le moment [9240] où leur courage et leur audace causèrent leur perte : le fils du roi de France s’est montré à eux, ayant à sa suite vingt-cinq mille écus, tous splendides chevaliers montés sur les chevaux crenus. Dix mille étaient revêtus, eux et leurs montures, [9245] de fer et d’acier étincelant. Quant aux gens de pied, on n’en saurait faire le compte[3]. Ils mènent les charrettes, les har-

  1. Sans doute Pons, sur lequel on est à peu près sans renseignement (voy. Gall. chr. II, 1073), et dont la participation à la croisade n’est connue jusqu’ici par aucun autre document.
  2. Sénéchal d’Anjou, du Maine et de Touraine, ✝ 1222. L’histoire de cet important personnage a été exposée avec détail jusqu’à l’année 1204 par M. G. Dubois, dans une thèse présentée à l’École des chartes en 1867 et dont la plus grande partie a été imprimée dans la Bibliothèque de l’École des chartes, XXX, 377, XXXII, 88, XXXIII, 502. Ce n’était pas la première fois qu’il prenait part à la croisade : selon le témoignage de P. de V.-C, ch. XIV, il était au nombre des croisés de 1209.
  3. Il y a probablement ici de l’exagération. Guillaume le Breton donne un dénombrement moins considérable (Bouquet, XVII, 276).

    Tunc rex magnanimus, pereunti in partibus illes
    Compatiens fidei, pietatis semper abundans
    Visceribus super afflictos, tam grande periclum
    Antidotare volens, ad sola stipendia fisci
    Sexcentos equites et millia dena clientes
    Armis instructos, animoque et corpore fortes,
    Misit Amalrico succursum in tempore gratum.