Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/521

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1218]
389
croisade contre les albigeois.

ce tumulte, commencèrent la lutte, pour se défendre, pour repousser l’assaillant, [7760] et sur la belle place, devant Saint-Sauveur[1], entre les deux partis recommence la guerre.

CC.

La guerre recommence, avec cris et lutte ; la compagnie de Simon vient par les places, des deux côtés on joue de l’éperon ; en tête Amauri de Craon, Gautier de Cambrai, Tibaut de Blaison[2], Gillebert des Roches, Dreu de Mello[3], Raoul de

  1. La chapelle et le cimetière Saint-Sauveur étaient situés en dehors des murs près la porte Saint-Étienne, à l’est de la ville. On lit dans Catel (Mémoires, p. 171) : « Le cimetière Sainct Sauveur estoit le grand cimetière, et l’eglise qui y est aujourd’huy bastie, la façon de la porte de l’eglise, ensemble les sepulchres que l’on void sur icelle..... témoignent assez leur antiquité. »
  2. Canton des Ponts-de-Cé, arrond. d’Angers. Tibaut était d’une famille sur laquelle on a des témoignages suivis du xie au xiiie siècle, et où le nom de Tibaut semble avoir été héréditaire. Il paraît dans l’histoire depuis 1206 jusqu’à 1229, époque de sa mort. Il est l’auteur de quelques chansons qui lui assignent un rang parmi les trouvères de second ordre. M. A. Longnon a publié sur ce personnage des recherches (Annuaire-Bulletin de la Société de l’Histoire de France, 1870, p. 85-90) auxquelles il y a lieu d’ajouter le témoignage du poëme, le seul qui constate la présence de Tibaut à la croisade contre les Albigeois.
  3. Mello, canton de Creil (Oise). Dreu de Mello, seigneur de Loches, fils de Dreu de Mello, connétable de France de 1193 à 1218 (Delisle, Cat. des actes de Ph.-Aug. p. LXXXIV), paraît dans l’histoire en 1205, époque où il reçoit de Philippe-Auguste les châteaux et châtellenies de Loches et de Châtillon-sur-Indre (Delisle, Cat. nos 929 et 930). Il prit part non-seulement à la croisade albigeoise, fait qui n’est connu que par cette mention du poëme, mais encore, en 1219, à celle de Damiette (Recueil de