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croisade contre les albigeois.

Roches [1] et Aubert de Senlis avec plus belle troupe que je ne saurais dire.

Les barons de Toulouse sont allés s’armer, l’un n’attendant pas l’autre ; ils allèrent occuper les lices et les fossés, [7360] tandis que sergents et archers sortent par les vergers. Et quand l’ost se prit à revenir [vers la ville], la terre tremblait sous ses pas. Là, vous auriez vu resplendir tant de hauberts, luire tant d’admirables écus et tant de heaumes, [7365] flotter au vent tant de belles enseignes et tant de pennons ! Il n’y en a pas un qui ne tourne ses regards vers la ville ; et ils se disent l’un à l’autre : « Ma foi, je vous dis bien qu’ils n’ont pas l’air de vouloir fuir. »

    à Bouvines, et à cette occasion Guillaume le Breton fait de lui un pompeux éloge (Bouquet, XVII, 246 a). Il figure dans un grand nombre d’actes, depuis juillet 1210 jusqu’en janvier 1226 : Delisle, Catal. des actes de Ph.-Aug., nos 1223, 1349-47, 1885, 2167 ; Teulet, Layettes du Trésor, nos 1082, 1594, 1610, 1713, 1734 ; 1742. Le dernier de ces actes est la lettre par laquelle une trentaine de seigneurs demandèrent à Louis VIII de reprendre la guerre contre les Albigeois, lui promettant leur concours. La mort l’empêcha de prendre part à cette expédition (15 mai 1226). Un chroniqueur contemporain l’apprécie en ces termes : « Erat ætate juvenis, forma decens, nitore mirabilis, militia singularis ; qui, nisi senescalliam, per quam opprimebat ecclesias et pauperes, habuisset, si dici fas est, super omnes militia floruisset » (Chron. Turon. Bouquet, XVIII, 314 a). Le chansonnier de Berne lui attribue quatre chansons (nos 174, 247, 289, 428), que d’autres mss. placent sous des noms différents. La notice qu’Amaury Duval a consacrée à Amauri de Craon, Hist. littér. XVIII, 844-5, est insignifiante.

  1. Ce personnage, qui reparaît plus loin (vv. 7768, 8031), toujours en compagnie d’Amauri de Craon, appartenait vraisemblablement à la famille du sénéchal d’Anjou Guillaume des Roches, et par conséquent était parent par alliance d’Amauri. Je ne l’ai rencontré dans aucun document.