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croisade contre les albigeois.

que jamais vous n’avez eu plus grand besoin de bon conseil. Afin que le ravage et la guerre acharnée recommencent, que nous puissions les détruire et les massacrer dans la ville, qu’il soit fait de tels exploits qu’après notre mort on en parle. [6525] Construisons une nouvelle ville avec de nouveaux bâtiments, nouvellement munis de fortifications neuves, avec clôtures neuves formées d’abattis (?) neufs, nous installant à nouveau en de nouvelles habitations. Une nouvelle population y viendra, [6530] et formera une nouvelle Toulouse avec une nouvelle constitution. Et jamais n’aura été faite si riche opération, car peau et glaive, sang et cuirasse, se battront de leur ville à la nôtre, de telle façon que l’une portera le feu chez l’autre. [6535] Celle qui subsistera tiendra la terre. Mais de notre côté sera l’avantage, car il nous viendra de tout le pays hommes, munitions, pain, viande, vin, blé, deniers, rentes, étoffes, vêtements, [6540] matériaux de remblai, denrées de toutes sortes, avec la faculté d’acheter ou de vendre, et, de gré ou de force, les riches dons, les présents, le poivre, la cire, le girofle, le piment. Organisons-nous pour un long siége, afin de détruire la ville et d’en tirer vengeance, [6545] car jamais par force vous ne parviendriez à la gouverner ; et jamais n’aura été fait siége si solidement établi. Faisons des courses par les environs, pour que ceux de la ville soient privés de blé, de semence, d’arbres, de vignes, de fruits, de sarments[1], [6550] de sel, de bois, et de tous autres objets de nécessité. De cette façon vous les amè-

  1. Pour servir de combustible ? le mot n’est là que pour la rime.